Karen Stentaford : Types d'îles
Des
21 mai 2016
Jusqu'à ce que
le 4 septembre 2016

L'exposition

De Photomatic : Travelling Tintype Studio, sandra, 2015, ferrotypes, 8.6 x 11.1 cm
Types d'îles présente un groupe de documents curieux, des récits de voyages récents et de l'histoire personnelle de la photographe Karen Stentaford, élevée à Terre-Neuve et basée au Nouveau-Brunswick. Ces images capturent les traces du temps sur les visages et les lieux, les communautés et les paysages des îles d'Islande, de Terre-Neuve et de l'Île-du-Prince-Édouard. Le temps a toujours été un sujet implicite de la photographie ; le temps passé, fixé, rendu visible sous forme de lumière, cette substance la plus éphémère qui fait le pont entre le matériel et l'immatériel, rendant toutes les apparences temporaires et contingentes. Dans les photographies de Stentaford, la vérité de ses sujets - les gens, les structures bâties et le paysage - est ancrée dans les aléas du temps, visiblement enregistrée à travers des processus matériels de chimie, de biologie et de géologie.
Qu'il s'agisse de techniques photographiques numériques ou archaïques, anachronisme, la coexistence visible de plusieurs temps, est la principale méthode du photographe pour mettre en avant la temporalité. Beaucoup de ses photographies ressemblent à des objets historiques, des images des débuts de la photographie. Les technologies dépassées employées dans de nombreuses images de Stentaford évoquent immédiatement le passé. De tels processus rendent également visible la temporalité de la photographie elle-même. Le sujet des œuvres articule en outre un dialogue entre le temps et la matière ; dans les ferrotypes, des visages aux yeux froids de statues portent les marques de la vie à la surface de leur peau. Dans la serie tracer, le lent passage du temps géologique se reflète dans la méthode délibérée et contingente de traitement des impressions dans l'eau salée. Où le photographe utilise la technologie d'impression numérique, dans la série Terrain ouvert, elle représente des structures construites, finalement temporaires, dans le paysage primitif mais géologiquement malléable de l'Islande. Dans la série ferrotype Ici, Stentaford rend très explicite la juxtaposition de différentes époques au cœur de toute tentative de capter matériellement l'expérience d'un lieu ou d'un moment. Associant des images d'elle-même dans le paysage avec des images qui, dans ce contexte, expriment son absence, la photographe matérialise son lien avec un lieu, mais met également en avant la nature éphémère de la rencontre.
-Pan Wendt, conservateur