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Philippe Delisle : Fragmentum Opus

Des

Le 8 juin 2013

Jusqu'à ce que

le 22 septembre 2013

L'exposition

Les œuvres de Philip Delisle explorent le processus de peinture. Cette affirmation pourrait s’appliquer à de nombreuses peintures contemporaines et historiques. Qu'il s'agisse d'attirer l'attention sur la matérialité de la peinture et de la toile ; à l'activité du peintre, qu'elle soit intellectuelle, psychologique ou physique ; à l'identité de l'artiste; le processus de peinture a été un sujet omniprésent mais en constante évolution. Avec la série Fragmentum OpusMais le processus semble avant tout faire référence à la position mobile et de plus en plus fragmentée de la peinture dans un vaste réseau de distribution et d'échange.

Suite au succès d'une série d'œuvres réalisées alors qu'il était étudiant en MFA à l'Université NSCAD qui exploraient le mouvement entre l'atelier (action et pensée individuellement ciblées), l'exposition (affichage, arrangement, visualisation) et le discours (les œuvres étaient accompagnées par un livre contenant des théories fictionnelles autour de la peinture), Philip Delisle a rendu visible avec cette nouvelle série un réseau de liens avec le passé du médium.

Qu’est ce qu' in ces peintures sont tous les endroits  un tableau va, pour qui le voit, et ce dont il semble être fait, dans une relation à plusieurs niveaux. Chaque couche a sa propre texture et sa propre consistance : certaines sont des ouvertures qui semblent révéler une autre dimension, certaines résument leur contenu, certaines cachent d'autres royaumes. En prenant comme sujet principal les grands musées et les grandes œuvres du passé, cette superposition ludique prend des connotations temporelles. Au sein de cette structure, même les chefs-d’œuvre les plus solidement établis n’échappent pas à la condition la plus contemporaine de circulation et de traduction sans fin.

Fragmentum Opus représente une version actuelle du Grand Tour des XVIIe au XIXe siècles où l'on voyait un jeune ayant des moyens financiers acquérir une maturité culturelle grâce à l'exposition aux monuments historiques et aux grandes œuvres d'Europe. En tant que récipiendaire du prix Joseph Plaskett, Delisle a visité plusieurs des plus grandes collections d'art du continent, allant du Kunsthistorisches Museum de Vienne au Louvre de Paris. Les peintures résultant de ces voyages se concentrent sur les espaces, le cadrage, les nuances et les tons des murs de fond, ainsi que sur les compagnons touristiques qui médiatisent l'expérience contemporaine de l'histoire de l'art.

Delisle dissout le défi de ce qu'il appelle le Magnum Opus (le grand chef-d'œuvre et toutes les conditions qui déterminent son identité en tant que tel) dans une palette sobre et artificielle qui suggère la peinture industrielle des bâtiments tout en reflétant les couleurs de l'architecture du musée, le grain d'un panneau de bois ou l'or délavé d'un cadre du XIXe siècle. S'attaquant à certaines des œuvres d'art les plus célèbres sur l'art, même celle de Vermeer au titre sinistre L'art de la peinture, ses œuvres analysent les conditions réelles du médium tel qu'il est vécu et diffusé aujourd'hui, ouvrant des trous dans les ombres d'un passé lourd et coupant à travers les toiles d'araignées du présent.

Pan Wendt, conservateur