Arpentage : un paysage incertain - Centre des arts de la Confédération
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Arpentage : un paysage incertain

Des

Le 6 juin 2015

Jusqu'à ce que

le 20 septembre 2015

L'exposition

Pascal Dufaux, Sonde à marée basse, 2014, photographie numérique sur papier textile. Avec l'aimable autorisation de l'artiste

Pascal Dufaux, Sonde à marée basse, 2014,
photographie numérique sur papier textile. Avec l'aimable autorisation de l'artiste

Cette exposition prend comme point de départ la fascination moderne pour le paysage sauvage, son statut de source d'inspiration, de lieu d'affirmation de soi et d'objet de crainte et d'effroi. En examinant le travail de six artistes canadiens contemporains qui abordent l’utilisation de la figure humaine dans l’imagerie paysagère, l’ouvrage démontre comment la figuration du monde naturel et au sein de celui-ci a changé. Alors que les artistes et écrivains romantiques européens des XIXe et XXe siècles célébraient le paysage comme source de renouveau personnel et culturel, des impératifs parallèles de contrôle et d’extraction ont révélé notre conception de la nature sauvage « vide » comme une fiction d’exploitation. Dans ce contexte, particulièrement poignant dans l’immensité du Canada, la terre et notre relation avec elle semblent incertaines. Dans le cadre du travail de Moncton Mathieu Léger, les technologies contemporaines de positionnement et d'arpentage se rencontrent dans un projet performatif qui mesure les mouvements de l'artiste par rapport à des paysages tels que les Tablelands de l'ouest de Terre-Neuve, où la durée des temps géologiques est la plus visible. Artiste d'Edmonton Adam Waldron Blain cite et parodie la tradition romantique de l'insertion (et de l'affirmation de soi) dans la nature, dans des performances musicales maladroites, enregistrées sur vidéo, dans lesquelles les faibles tentatives d'expression de l'artiste sont submergées par l'environnement naturel. Artiste terre-neuvien Will Gill documente ses mouvements dans le paysage austère du Svalbard, l'endroit habité le plus septentrional du monde. Vêtu d'un costume réfléchissant la lumière qui améliore sa visibilité dans des conditions de faible luminosité tout en dissimulant son identité, l'artiste semble occuper un monde glaciaire post-apocalyptique rudimentaire, loin d'être une vision utopique de l'auto-renouvellement. Basé à Montréal Pascal Dufaux aborde la base technologique de notre relation à notre environnement - notre paysage médiatique - dans une installation qui transforme nos mouvements dans l'espace en une boucle de rétroaction d'informations brouillées. Tanya Bussé explore, avec un penchant activiste, l'intervention humaine dans le paysage, dans des œuvres vidéo qui documentent les mines profondes et les tunnels souterrains du Nord. Robo Elle nous conduit à travers le fonctionnement interne de l'usine de séparation de Bjørnevatn en Norvège, explorant leur ressemblance figurative avec les processus corporels et l'anatomie intérieure. Et Jin-moi Yoon a, après une carrière d'exploration des implications de l'imagerie paysagère canadienne sur la politique de l'identité, a adopté un engagement plus phénoménologique avec le monde naturel. Dans sa récente série de photos This timebeing, Yoon remplace sa propre image par un objet de substitution, « posé » dans un cadre naturel près de chez elle sur Hornby Island, en Colombie-Britannique. Les œuvres explorent une relation avec la nature basée sur la matérialité plutôt que sur l’individualité ou l’identité, un correctif aux relations de pouvoir et de contrôle qui ont dominé l’histoire de l’imaginaire paysager au Canada.

-Pan Wendt, conservateur